nicolas leroy

Jour 09 – De Mendoza à Upsallata

17 février 2010

Départ à 8h30, destination Upsallata. La conduite dans Mendoza est évidemment plus difficile qu’à Puerto Madryn : la ville est plus grande, la circulation plus dense et les conducteurs argentins interprètent le code de la route assez librement. Bientôt, nous quittons Mendoza intra-muros pour traverser des quartiers plus pauvres.

Nous prenons la route 40 à destination de Villavicenso. Les premiers kilomètres sont en travaux, ce qui laisse mal présager de la suite : en effet, la route en travaux se révèle être un chemin de terre. Heureusement, au bout de quelques kilomètres, la route redevient asphaltée et s’étale de manière rectiligne et à perte de vue à travers une plaine bordée par les contreforts de la précordillère des Andes. En tout, une vingtaine de kilomètres de route droite, entourés par un désert de buissons secs et de cactus.

Soudainement, la route présente de nombreux virages et commence à s’élever dans les montagnes. Un zorro – renard local – traverse à petit pas la route devant nous. Des perruches vertes parcourent les buissons qui bordent la route. Nous arrivons bientôt à Villavicenso, un village qui se résume à la maison des gardes du parc naturel et à un hôtel.

A peine le temps de nous rendre compte que la fin du village est dépassée, voici que commence la route de montagne en terre et cailloux qui va nous mener jusqu’à Upsallata. La Chevrolet Corsa que nous avons louée ne nous permet pas de dépasser les 25km/h sous peine de vibrations désagréables. Et c’est parti pour 50km à travers la montagne !

Ce rythme lent permet d’apprécier pleinement le paysage qui s’avère grandiose. Le spectacle est d’abord dans notre rétroviseur : en s’élevant, la vue derrière nous se dégage et laisse entrevoir une succession de collines puis la plaine de Mendoza à perte de vue.

Devant nous, la montagne est très rocailleuse, et la végétation se résume à quelques arbustes et cactus en fleurs. Au détour d’un virage, nous apercevons un troupeau de guanacos au milieu de la route. Les animaux sont en train de s’amuser, semble-t-il : les voilà qui se courent après, qui se mettent à sautiller tels des Bambis des Andes. Malgré cet aspect primesautier, ils ont remarqué notre présence et s’assurent que nous restons à une bonne distance.

En continuant la route, le paysage change plusieurs fois. Une première fois, de nouveaux reliefs apparaissent, la pierre devenant plus rouge, plus friable aussi. Puis, vers 2800m, le décor devient moins escarpé et se transforme en une succession de petites collines herbeuses.

Au détour d’une de ces collines, nous apercevons deux personnes à pied qui nous font signe, les premiers signes d’activité humaine depuis Villavicenso. Ce sont des français qui font partie d’un groupe de deux voitures dont une a crevé ; louées au Chili, leurs voitures possédaient bien des roues de secours mais pas l’équipement pour changer une roue!! Ils se retrouvent donc à attendre la deuxième voiture partie à Upsallata pour trouver le matériel nécessaire, et en ont profité pour faire une marche… Nous les prenons à bord pour les ramener auprès de leur groupe. Au bout de quelques virages, nous retrouvons leur voiture ainsi que les « secours » arrivés.

Nous réalisons que la trentaine de kilomètres que nous avons passée seuls dans la montagne peuvent mal se passer en cas de problème technique. Car cette route reste très peu fréquentée. A part ces français et deux argentins occupés à retaper une grange, nous n’aurons rencontré personne sur l’ensemble des 50 kilomètres.

En continuant, nous arrivons bientôt au point culminant de la route, à 3100 mètres d’altitude. De ce col se découvre une vue impressionnante sur les sommets enneigés de la Cordillère des Andes ; un sommet se distingue en dominant tous les autres : l’Aconcagua. La température s’est considérablement abaissée – aux alentours de 5°C – en partie due à un fort vent.

Désormais, la route descend en direction de Upsallata en une pente douce. Le paysage change à nouveau en devenant semi-désertique, les montagnes prenant des couleurs extrêmement variées : jaune, rouge, grises, blanches…

Plus de photos dans l'album Argentina - From Mendoza to Upsallata

Pour les derniers kilomètres vers Upsallata, la route redevient asphaltée. Les arbres qui bordent la route à l’approche de la ville font apparaître celle-ci comme une oasis dans le désert. Upsallata reste un village : une rue principale, quelques hôtels, quelques échoppes, une école, une église, et guère plus. Le contraste avec Mendoza est saisissant et nous allons passer une nuit au calme.

Cette journée, avec son parfum d’aventure, restera une des plus belles de ce voyage en Argentine.

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